40 ans de passion BMX à la Roche-sur-Yon
Focus adhérent. À l’occasion des 40 ans du club de BMX de La Roche-sur-Yon, nous avons échangé avec Simon Gendronneau, pilier du club depuis 25 ans.
Simon Gendronneau, ancien président du club de BMX de la Roche-sur-Yon (Crédit : profil Facebook Simon Gendronneau)
Pour commencer, pouvez-vous revenir sur la création du club de BMX de La Roche-sur-Yon et ses grandes étapes ?
Oui, bien sûr. Je ne suis plus président depuis novembre, mais avec mes 25 années de licence et l’accord du président actuel, je prends la parole pour cette interview. Le club a été fondé en 1985, et fête cette année ses 40 ans. À l’origine, la piste se situait derrière l’hôpital, près des Oudairies. Dès le début, c'était un club dynamique : dès 1986 ou 1987, il y a eu un championnat de France à La Roche-sur-Yon, ce qui est assez remarquable.
Depuis, le club s’est illustré par l’organisation régulière d’événements nationaux. On a toujours eu la confiance de la Fédération Française de Cyclisme, qui nous confie facilement l'organisation de grandes compétitions. Tous les 2-3 ans, on organise une course nationale, ce qui attire entre 800 et 1400 pilotes et autant de familles sur un week-end.
Qu’est-ce qui fait, selon vous, l’identité du club ?
Notre identité repose sur une forte implication bénévole à tous les niveaux. Ce qui nous distingue réellement, c’est que — hormis une courte parenthèse en 2021 — nous n’avons jamais eu d’entraîneur professionnel ou salarié.
Et pourtant, nous accompagnons nos licenciés à tous les niveaux, grâce à la formation en interne de nos jeunes pour devenir éducateurs. Cette culture de la transmission et de l’autonomie est un vrai marqueur du club.
En réalité, une course nationale peut financer jusqu’à trois années de fonctionnement du club, hors investissements. Et comme notre sport évolue rapidement, on réalise en moyenne tous les 10-12 ans de gros travaux sur la piste pour rester dans les normes nationales.
Quels sont les derniers grands événements que vous avez organisés ?
Notre dernier gros événement a été une Coupe de France en 2022, initialement prévue en 2020 mais reportée à cause du COVID. C’est une étape majeure du calendrier, car elle conditionne la qualification pour les championnats d’Europe et du Monde.
En parallèle, nous avons tenté de franchir un cap en recrutant un salarié à temps plein. Malheureusement, cela n’a duré qu’un an et demi pour des raisons financières, mais aussi et d'occupation du temps.
Aujourd’hui, nous relançons cette dynamique, mais en misant sur l’apprentissage cette fois-ci. Nous avons aussi finalisé la rénovation complète de la piste, avec une majorité d’autofinancement. Et à l’horizon 2026, nous accueillerons un Challenge National, avec une candidature déjà déposée pour une Coupe de France en 2027.
Justement, quels sont vos projets pour les années à venir ?
Nos grandes échéances, ce sont ces deux événements : le Challenge National 2026, puis, on l’espère, la Coupe de France 2027. Cette dernière serait particulièrement stratégique, car elle se déroulerait l’année des Championnats du Monde en France. Le pays hôte bénéficie alors de quotas doublés — 32 pilotes qualifiables par catégorie au lieu de 16 — ce qui attirera forcément davantage de participants.
Nous espérons battre notre record d’affluence, et en parallèle, poser les bases d’un développement pérenne. Cela passe notamment par le recrutement en apprentissage, pour amorcer un retour progressif vers un poste salarié stable. C’est un levier essentiel pour fidéliser davantage de licenciés et structurer notre progression.
Vous avez parlé de talents formés au club mais licenciés ailleurs. Pourquoi ?
Nos meilleurs pilotes continuent à s’entraîner sur notre piste, qui est parfaitement homologuée, mais sont parfois licenciés dans d'autres clubs.
Nous n’avons pas encore les moyens humains et structurels pour monter une équipe compétitive en division nationale ou semi-professionnelle.
C’est un objectif à moyen terme : en structurant mieux le club — notamment via un encadrement salarié — on espère pouvoir retenir nos meilleurs éléments et, pourquoi pas, faire émerger une équipe estampillée La Roche-sur-Yon.
Un dernier mot sur les perspectives d’avenir à plus long terme ?
Oui. Le grand enjeu à venir, c’est le possible déménagement de notre piste. Aujourd’hui, elle est située en zone verte, ce qui limite fortement les possibilités d’aménagements (pas d’éclairage, contraintes urbanistiques, etc.).
Par ailleurs, la remettre aux normes coûterait presque autant qu’un nouvel équipement sur un autre site. Notre piste actuelle, qui date de 2012, est encore conforme, mais au-delà de 2027, elle ne répondra plus aux exigences fédérales.
Il en va de la survie du club, mais aussi de sa capacité à continuer de grandir. Changer d’implantation, c’est un projet ambitieux, mais probablement indispensable pour survivre puis continuer à grandir.